Rédigé le 19 Avr, 2022

« Les Écoles de la 2ème chance pourraient accompagner les bénéficiaires du RSA les plus éloignés de l’emploi » (Alexandre Schajer)

« Les Écoles de la 2ème chance pourraient accompagner les bénéficiaires du RSA les plus éloignés de l’emploi » (Alexandre Schajer)

Le président du réseau des Écoles de la 2ème chance (E2C), Alexandre Schajer, explique sa proposition de créer des parcours destinés à des adultes bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA), et revient sur la mise en place du contrat d’engagement jeune.

Le quotidien de la formation. Lorsque le président-candidat Emmanuel Macron a proposé de conditionner le versement du RSA à 20 heures d’activité hebdomadaire, vous avez évoqué le rôle possible des E2C. C’est-à-dire ?

Alexandre Schajer. J’ai simplement rouvert une proposition ancienne de créer des parcours pour adultes en E2C. Cet accompagnement pourrait concerner des allocataires du RSA depuis plus d’un an, qui ont besoin de reprendre contact avec le monde du travail et d’une remise à jour de leurs compétences, sur la base du volontariat bien sûr.

QDF. Vous l’avez déjà expérimenté ?

L’E2C de Champagne-Ardenne l’a expérimenté pendant dix ans dans la Marne, de 2003 à 2013, à la demande du Conseil départemental. Elle accompagnait 50 personnes par an, de 45 ans en moyenne, très éloignées de l’emploi, sur des parcours de six mois avec 28 à 32 heures d’activité par semaine : remobilisation, remise à niveau, en alternance avec des stages en entreprise. Sur plus de 500 personnes accompagnées, il y a eu 68 % d’insertion dans l’emploi, soit des résultats meilleurs qu’avec le public jeunes. L’expérience a dû s’arrêter car les départements ont perdu les moyens d’action en matière de formation, et les régions n’ont pas repris ce dispositif pour les adultes.

QDF. Les parcours adultes seraient différents ?

Les adultes sont un public plus abîmé que les jeunes, avec des freins personnels importants, qui nécessitent une action renforcée sur l’image de soi, la santé, à compléter par des visites culturelles et d’entreprises. On pourrait tester avec ce public adulte les parcours spécialisés que nous avons mis en place avec les branches professionnelles : on se charge de la remise à niveau et des compétences transverses, et les entreprises leur apprennent les premiers gestes professionnels en alternance. Ces parcours spécialisés augmentent les chances d’insertion.

QDF. Que pensez-vous de la création du contrat d’engagement jeune (CEJ) ? Quel impact pour les E2C ?

C’est une bonne chose, désormais un parcours en E2C entre dans la boîte à outils du CEJ. Le CEJ est un dispositif chapeau qui permet d’éviter les ruptures de parcours, c’est une sécurité pour les 40% de jeunes qui sortent sans solution d’un parcours en E2C. C’est aussi la fin de la concurrence entre dispositifs : auparavant les missions locales avaient d’abord le souci de remplir leurs objectifs d’entrées en Garantie jeune avant de nous orienter des jeunes. Désormais elles auront le choix de l’orientation, cela va changer beaucoup de choses. Le problème des différences de rémunérations entre dispositifs a aussi été résolu.

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